Sunday, June 12, 2011

La réalité d’un innocent (Le Gone du Chaâba d'Azouz Begag)


La réalité d’un innocent
Le Gone du Chaâba est un livre qui propose un grand nombre de thèmes. Mais il y en a un qui domine tous les thèmes : celui de l’innocence enfantine. Même si l’auteur, Azouz Begag, était adulte quand il a écrit ce livre, il a choisi d’écrire du point de vue d’un enfant pour montrer l’innocence et la naïveté des jeunes et les difficultés de grandir.  L’innocence d’Azouz n’est pas toujours évidente parce que Azouz lui-même ne peut pas la voir, donc c’est au lecteur de trouver les exemples où il révèle son innocence et de découvrir aussi les indices qu’Azouz ne restera pas toujours un enfant.
Les enfants ne peuvent voir qu’une petite partie du monde. Ils sont très égocentriques, et c’est à cause de cet égocentrisme que tout dans cette histoire est ce qui se passe avec Azouz et seulement les évènements qu’il a remarqués. A cause de cela, le lecteur ne peut pas croire tout ce qu’il lit dans ce livre. C’est une vraie histoire mais elle est colorée par les yeux d’un enfant.
En premier, il y a beaucoup de choses qu’Azouz ne comprend pas, ce qui fait qu’elles ne peuvent pas être montrées dans l’histoire. Les choses comme la sexualité sont encore un mystère aux yeux de ces enfants donc les choses liées au sexe sont montrées avec une teinte de mystère et engendrent la curiosité. Par exemple, quand une des femmes avait le sexe exposée pendant une bagarre au Chaâba, Azouz la regarde : « J’ai trouvé cette cérémonie étrange. Mais l’actrice, en croisant des yeux mon regard explorateur, a caché son jeu. J’ai rougi sans savoir pourquoi » (10). Il ne sait pas pourquoi il a rougi mais il a rougi quand même ce qui montre qu’il commence a grandir mais il reste encore ignorant de la vie des adultes.
Il y a en plus la scène où Azouz montre le boucher aux policiers : « je sais où c’est. C’est mon oncle qui fait le boucher. Il tue les moutons derrière les baraques au fond du jardin » (120). Il n’a pas pensé que peut-être il fallait qu’il mente aux policiers pour protéger sa famille. Il n’a pas pensé que les policiers ne sont peut-être pas des héros dans son histoire. Au lieu de cela, Azouz a eu complètement confiance en eux et comme un vrai innocent, il a tout dit.
Un autre aspect de son innocence est qu’il ne comprend pas que les autres ont des habitudes qu’il n’a jamais vues au Chaâba. Il faut souligner le fait qu’il est resté toute sa vie au Chaâba sans beaucoup de contacts avec les étrangers. Et c’est pour cela qu’il pense que tout le monde vit comme lui. Le problème surgit quand son maître demande : « Que faut-il pour se laver ? » (94) et il répond : « on a besoin d’un chritte et d’une kaissa ! » (95). Il ne pense pas qu’il y a des gens qui se lavent différemment où en fait des gens qui n’ont jamais entendu les mots « chritte » et « kaissa. » 
Il est manifeste que dans ce livre il ne montre pas la vie de tous les immigrés mais plutôt la vie d’un enfant immigré. L’auteur montre Azouz allant à l’école, et jouant avec ses amis, mais on ne voit pas ce que sa mère fait quand il n’est pas là, ou ce que son père fait au travail. Begag décrit Azouz travaillant au marché mais il ne montre pas le travail des immigrés. Les choses qui ne concernent pas Azouz ne sont pas dans cette histoire parce que celle-ci montre seulement les choses qu’Azouz pense ou fait lui-même. Et parce qu’Azouz est un petit garçon, une grande partie de la vie des immigrés reste cachée.
L’innocence enfantine est également révélée par les émotions et les peurs que ressent Azouz. Pour illustrer ceci, il y a la scène où il essaye de tuer un oiseau : «Mes mains tremblent lorsque je soulève le tamis et, dans un bruissement d’ailes qui me fait frissonner tout le corps, la victime réussit à se dégager de sa prison et s’en va rejoindre le royaume des cieux en nous narguant » (35). Il essaye d’être comme les adultes qui chassent pour manger, mais, à cause de son âge, la peur l’empêche encore de faire des choses adultes.
            On ne peut pas nier qu’Azouz a beaucoup à apprendre. Surtout, ce que veut dire « être Arabe. »  Il agit de manière enfantine et naïve, et sa réaction quand les autres l’accusent de ne pas être arabe le prouve : « T’es pas un Arabe ! T’es un Français ! Faux frère ! Fayot ! Mais je suis un Arabe et je peux le prouver : j’ai le bout coupé comme eux, depuis trois mois maintenant. C’est déjà pas facile de devenir arabe, et voilà qu’a présent on me soupçonne d’être infidèle » (103). Azouz ne comprend pas qu’il faut avoir plus que le bout coupé pour être arabe. Il ne comprend pas que pour les autres c’est une confrérie et il les a déçus en essayant d’être plus français.
De même, les réponses d’Azouz sont vraiment celles d’un enfant. Quand sa mère pleure parce que la vie au Chaâba est trop difficile et qu’Azouz l’agace pour déménager, il dit des choses vraiment naïves pour la consoler : «  Excuse-moi, Emma. Je ne veux plus déménager. Je te jure que je ne pleurerai plus jamais de la vie » (145). Il croit fortement qu’il peut l’aider en faisant des promesses, parce qu’il ne peut pas comprendre que les douleurs d’un adulte peuvent être plus profondes que ses propres douleurs qui peuvent être apaisées par les mots.
Ajoutons à cela, qu’il y a une différence fondamentale entre comment les enfants réagissent aux événements dans leur vie et comment les adultes réagissent aux mêmes choses. Pour illustrer ceci, il y a la réaction d’Azouz quand son maître le voit vendre les fleurs au marché. Azouz a honte parce qu’il pense qu’on ne doit pas vendre les fleurs qu’on trouve dans la forêt et veut se plier aux mêmes principes qu’il a appris à l’école. Mais, contrairement à ses attentes, son maître le plaint parce que d’un point de vue adulte, les enfants ne doivent pas travailler pour se débrouiller (71-72).
Tout cela montre comment un enfant voit la vie et plus spécifiquement comment un enfant d’immigré se débrouilles en France. La vérité est que l’auteur a choisi d’écrire cette histoire d’un point de vue enfantin pour montrer l’histoire comme il l’a vécue quand il était jeune. C’est comme cela que les lecteurs peuvent vraiment faire l’expérience du goût de la vie comme il l’a vécue.  Il est vrai sans aucun doute que l’histoire est celle d’une innocence enfantine.
Mais, en fait tout au long de l’histoire, Azouz doit grandir et il fait des choses qui ne sont pas typiques d’un enfant. La scène où la mère de Nasser lui demande de tricher pour son fils et où il répond « non » montre qu’il a mûrit parce qu’à ce moment-là il pense par lui-même et il ne fait pas quelque chose seulement parce qu’un adulte le lui dit. Il commence à réfléchir sur les principes et décide par lui-même ce qui est bon et ce qui ne l’est pas (74).
Les évènements au Chaâba forcent Azouz à mûrir. Il y a la violence, entre les femmes et aussi envers les enfants. Hacène, l’ami d’Azouz, est battu par son père et Azouz essaye de l’aider et de le consoler comme un vrai ami mais le père le bat en dépits de ses efforts et Hacène le dit à Azouz : « D’abord, il m’a tapé avec la ceinture, et pis après il m’a attaché les mains derrière le dos et je suis resté toute la nuit comme ça par terre » (89). Aussi, il y a les méchancetés des autres enfants quand il arrive à être deuxième de la classe et qu’ils l’accusent de ne pas être Arabe. Ajoutez à tout cela les injustices des policiers envers les immigrés et le fait qu’Azouz doit habiter au Chaâba quand ses amis habitent dans les grands immeubles. Et il est manifeste qu’Azouz ne peut pas toujours rester un enfant.
Même si son père le traite comme un enfant, il met aussi un grand poids sur les épaules d’Azouz. Le père veut qu’Azouz réussisse parce qu’il ne pouvait pas le faire lui-même alors il l’a toujours poussée à étudier et à réussir à l’école. Cela a obligé Azouz à être mûr parce qu’il est le seul espoir de son père, il ne veut pas le décevoir. Azouz est obligé de réussir ses études et d’être plus responsable avec ses devoirs que son frère.
Un autre aspect de l’innocence d’Azouz est l’innocence des Arabes. Les immigrés croient que le système scolaire est la solution à tous leurs problèmes. Ils croient que leurs enfants peuvent réussir en France seulement en réussissant à l’école. Cette confiance naïve dans le système éducatif français a été inculquée à Azouz, c’est pour ça qu’il a essayé d’être premier en classe et de réussir à l’école.
Il y a beaucoup d’exemples dans le texte d’évènements qui révèlent l’innocence d’Azouz et aussi les exemples qui montrent qu’Azouz est peut-être plus mûr que son âge. L’histoire du Gone du Chaâba est vraiment une histoire sur l’évolution d’un enfant immigré et c’est pourquoi il y a des exemples des deux mentalités. Azouz grandit physiquement et mentalement, et en grandissant il a deux personnalités qui se luttes ; son enfance qui reste encore et l’adulte mûre qu’il devient. Begag a vraiment capturé la vie d’un enfant et les obstacles qu’il doit surmonter pour devenir un adulte.


No comments:

Post a Comment