Sunday, June 12, 2011

La vie secrète de Nina Bouraoui (Garçon Manqué)



Le livre Garçon manqué est un témoignage de la vie clandestine de Nina Bouraoui et comment elle a trouvé son bonheur. A cause de ses deux origines, à France et l’Algérie, elle est grandie très désorientée, sans vraiment connaître son rôle dans la vie. Et à cause de son incertitude, elle se cache du monde.
Comme dit le premier article, le livre est une « exploration de ses origines et surtout ses difficultés à trouver sa place, son identité métissée tant de nationalité (française ou algérienne) qu’individuelle (garçon ou fille ?) ». Tout au commencement du livre il y a ce thème de l’incertitude. Elle pense répétitivement à ses origines, et à sa incapacité de appartenir au monde : « Ici nous ne sommes rien. De mère française. De père algérien » (8). Cette idée d’un manque d’identité normal cause à Nina beaucoup de difficulté pendant la première partie du livre.
Selon Meslet, Bouraoui écrit sur les « contours d’une enfance marqué par un profond sentiment d’insécurité ».  Nina pense qu’elle n’est pas comme les autres et à cause de cela, elle se cache du monde. Elle se cache des gens qui demandent toujours qu’elle ait une identité fixe : « Je construis un mur contre les autres. Les autres. Leurs lèvres. Leurs yeux qui cherchent sur mon corps une trace de ma mère, un signe de mon père » (19).
Sa vie algérienne est infestée avec tant de secrets ; le secret gardé par Nina et Amine de la tentative de suicide de Nina (Bouraoui, 29), le secret de son obsession avec son oncle (31), et son plus grand secret, sa deuxième identité en tant que garçon. Pour elle, c’est son ami, Amine, qui représente son côté masculin: « Amine reste avec moi. Toujours. Il garde le secret. Il est le secret » (9). Elle veut être un garçon pour mieux se cacher du monde : « Ma vie est un secret. Moi seule sais mon désir, ici, en Algérie. Je veux être un homme. Et je sais pourquoi. C’est ma seule certitude. C’est ma vérité. Être un homme en Algérie c’est devenir invisible. Je quitterai mon corps. Je quitterai mon visage » (37).
La première partie du livre montre sa vie en Algérie, plein de secrets et son identité cachée. Mais tout cela change quand elle va en France pour vivre avec ses grands-parents pendant l’été. Ses vieux secrets n’ont plus d’importance et tout à coup elle a un nouveau secret, son ancienne vie algérienne : « Ici je ne parle pas de l’Algérie. À personne » (169). En plus, elle change son comportement, elle cache les traits de garçon qu’elle a créé pour elle-même en Algérie : « Dans cet été français je cache profondément Ahmed. Je ne réponds pas aux voix qui disent : petit, jeune homme, monsieur-dame » (179).
Elle est devenue une autre personne mais elle n’a pas vraiment changée. Elle ment toujours sur son identité : « J’ai toujours eu l’impression d’avoir un secret. D’avoir une double vie » (157). Elle continue de se cacher et elle continue de se sentir comme séparée des autres : « Je me sens souvent seule » (156). Elle ne s’est pas trouvée, elle a simplement échangé une vie de mensonges pour une autre, en France, comme elle dit : « L’important c’est cette volonté de cacher. De dissimuler. De se transformer. De se fuir. D’être hors la loi. Et hors de soi » (180). Nina ne trouve  le bonheur ni en France ni en Algérie parce qu’elle doit cacher une partie d’elle-même. En Algérie elle ne peut pas être française et en France elle ne peut pas être algérienne, et c’est pour cela qu’elle ne peut pas vraiment trouver son identité.
Selon Meslet : « Les relations entre la France et l’Algérie sont elles aussi au cœur du récit et nourrissent en partie la réflexion de l’auteur sur le sens à donner à son propre sentiment d’exclusion », et c’est quand elle arrive à Rome qu’elle a, pour la première fois, la liberté d’oublier ses relations et cet exclusion. À Rome elle n’est pas obligée d’être algérienne, elle n’est pas obligée d’être française, et par conséquent elle a finalement l’opportunité d’être elle-même : « Parmi ces hommes. Parmi ces femmes. Je n’étais plus française. Je n’étais plus algérienne. Je n’étais même plus la fille de ma mère. J’étais moi. Avec mon corps » (184).
Quand elle a l’occasion d’être vraiment elle-même, de ne plus vivre pour répondre aux attentes des autres, elle trouve le bonheur : « Je suis devenue heureuse  à Rome. […] Je venais de moi et moi seule. […] Mon corps se détachait de tout. Il n’avait plus rien de la France. Plus rien de l’Algérie. Il avait cette joie simple d’être en vie » (185).
Le livre Garçon manqué  est un témoignage de sa vie secrète. Elle s’est cachée pendant toute son enfance et elle n’a pas trouvé le bonheur jusqu’à ce qu’elle a apprenne à se montrer au monde. Dans ce livre elle révèle tous ses secrets d’enfance  parce qu’elle a trouvé son identité et elle n’a plus besoin de se cacher.

Les œuvres cités
Bouraoui, Nina. Garçon manqué. Paris: Le Livre de Poche, 2000.

« Garçon manqué de Nina Bouraoui: La double vie de Nina Bouraoui entre l'Algérie et la France, les filles et les garçons ». Buzz...Littéraire. L'express.fr, 9 mars 2006. 12 avril 2011. <http://www.buzz-litteraire.com>.

Meslet, Sandrine. « Une trilogie intime : de l’exploration à la réconciliation ». La plume francophone. 18 janvier 2009. 12 avril 2011. <http://la-plume-francophone.over-blog.com>.








                  

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