Sunday, June 12, 2011

Les effets de la violence sur les enfants (Ils disent que je suis une beurette de Soraya Nini)


Les effets de la violence sur les enfants
La violence est un grand thème dans Ils disent que je suis une beurette de Soraya Nini. En fait, la violence est un grand thème dans la vie des immigrés et c’est pour cela qu’on la retrouve dans tous les livres des immigrés. Il y a beaucoup d’aspects de la violence mais l’aspect le plus intéressant est les conséquences de la violence des parents sur les enfants immigrés. La violence a un profond impact sur le développement des enfants. On peut trouver des exemples de ces trois conséquences mises en avant dans le livre; elle peut créer des enfants qui grandissent comme leurs parents, violents contre leurs propres enfants, ou elle peut créer des enfants qui grandissent en détestant la violence, mais elle peut aussi empêcher les enfants de s’intégrer.
Les femmes et les hommes montrent la violence à leurs enfants. Les femmes se soumettent à la violence selon Yamina Benguigui parce qu’elles « préfèrent se sacrifier et garder le silence plutôt que jeter l’opprobre sur leur foyer en allant dénoncer un mari violent qui est aussi, ne l’oublions pas, souvent un « papa » avec toutes les conséquences que cela peut entraîner pour l’ensemble de la famille » (1). Mais elles ne pensent pas que la violence qu’elles pardonnent peut avoir un grand impact sur la vie de leurs enfants. Les hommes sont devenus violents pour beaucoup de raisons, selon Benguigui «  …ces hommes diminués socialement jusqu’à être des sous-hommes ont utilisé la violence sur leurs femmes comme un moyen de communication pour affirmer ‘leur’ autorité bafouée » (1). Ainsi, les deux plus grandes influences dans la vie d’un enfant ne lui montrent que la vie imprégnée de violence.
Le Santé et Services sociaux dit que : « La recherche démontre que 50 % des hommes qui agressent fréquemment leur épouse ont également été agressés quand ils étaient jeunes » et ce fait est évident dans le comportement de Yacine dans Il disent que je suis une beurette quand il imite son père : « Il [Yacine] se déchaine sur Amel. Ma mère essaie de se mettre au milieu, mais sans trop insister » (69). En plus, son comportement n’est encouragé pas seulement par sa mère qui montre son accord en ne l’empêchant pas, mais aussi plus ouvertement par son père qui dit « Tu as bien fait, mon fils ! » (70). Cela est un parfait exemple de la cause de la propagation de la violence. Quand les parents encouragent leurs fils à être violents avec leurs sœurs cela apprend aux fils que la violence est la solution à leurs problèmes.
Même si les enfants sont plus disposés à être violents avec leurs propres enfants à cause de la violence de leurs parents, il y a aussi les enfants qui se rebellent contre la vie de leurs parents et détestent la violence. D’un coté Yacine suit les pas de son père, mais de l’autre, il y a Malik qui est plus gentil et calme et qui déteste la violence « Quant à toi Malik, tu es le seul à ne pas être pareil. Je sais que tu n’es pas d’accord avec tout ce qui se passe, mais je t’en ai voulu de ne pas être là pour me défendre » (116). Mais, comme Nini le dit, Malik ne protège pas ses sœurs de la violence. Il n’aime pas la violence et on peut être certain qu’il ne sera pas violent avec ses propres enfants, mais la même aversion à la violence l’empêche de se battre contre son frère pour la liberté de ses sœurs.
Nini a inclus les deux possibilités dans son livre. Les deux frères de Samia exemplifient les impacts que la violence peut avoir sur les enfants. Mais il y a encore une autre possibilité : un mélange des deux. Le personnage de Samia a un peu de chaque émotion elle déteste la violence contre elle et ses sœurs mais aussi elle imagine des choses violentes :
 « Je me mets à la fenêtre et regarde toutes ces tours pourries, ce jardin d’ordures, cette cité du désespoir. Là, je prends un immense plaisir à foutre le feu à toutes ces tours. Je commence par le supermarché, puis j’allume les mèches des tours les unes après les autres, sauf la mienne. C’est vraiment le délire. Tout est en flammes sous mes yeux et c’est moi qui ai allumé ce feu de joie » (186).
Elle déteste vivre avec toute cette violence et ironiquement elle voudrait pouvoir détruire sa cité : «  Je flippe complètement à l’idée de passer ces deux mois en vacance au Paradis. Je rêve du jour joyeux où j’aurai le courage de foutre une bombe dans ce Paradis merdique ! » (122).
Et la violence se révèle d’une autre manière: la mauvaise intégration des immigrants. En Effet, selon Laacher : « Pour les femmes de confession musulmane… la violence reste du domaine du privé, de l’intime, d’où l’invisibilité des souffrances endurées » (1). Cela cause une séparation entre les immigrées et les Français parce que les femmes immigrées sont toujours cachées du monde, soit physiquement, soit émotionnellement.  
Cette vie secrète a bien sûr un effet sur les mères mais c’est pire pour les filles. Les mères ont déjà leur mari et leurs enfants mais les filles n’ont personne. Elles doivent se cacher à cause de la menace du père et elles ne peuvent pas vraiment cultiver des amitiés et vivre une vie normale. On peut voir un exemple de cela dans Ils disent que je suis une beurette  quand Samia essaye d’avoir une vie comme les autres filles françaises, d’avoir des amies et un copain. Le copain qu’elle a la quitte : « avec toi, on ne peut jamais se voir dehors du lycée. C’est vrai, je le savais avant, mais maintenant j’ai du mal à accepter… Et puis des fois je te vois triste, ailleurs, et je ne sais pas ce que tu as. Tu ne dis jamais rien, on dirait que tout t’indiffère ! » (147). La menace de la violence de son père l’empêche d’avoir des amitiés et de trouver les connections nécessaire pour vraiment s’intégrer dans le monde français.
Et finalement, il y a l’affect sur l’image que l’enfant a de lui-même. Comme dit le Saveau en parlant du personnage d’Ahmed dans Inch’Allah dimanche : « Chaque scène est cependant révélatrice d’un être dont le moi relève de ce que Bell Hooks nomme ‘the divided self’, un moi qui réprime tout un pan de son être, un moi qui ne peut jamais être en harmonie avec lui-même, un moi qui est victime, tout comme la femme, quoique d’une manière tout autre, de la société patriarcale dans laquelle il vit, dans la mesure où il doit en assurer la pérennité, quelles qu’en soit la gêne et la douleur qu’il en éprouve » (1, 2). Et si la violence peut causer tellement d’agitation chez les immigrés qui sont plus âgées, on peut imaginer l’anxiété qu’elle cause chez les enfants qui n’ont pas vécu assez d’années pour développer une image d’eux-mêmes, un « moi ».
Chaque enfant réagit différemment, on ne peut pas exactement dire comment un enfant sera. Mais les personnages de Soraya Nini exhibent trois possibilités que l’on peut voir dans les enfants qui vivent avec la brutalité. On parle beaucoup des femmes battues et des enfants battus mais on ne pense pas beaucoup à ce que cela veut dire pour l’avenir des enfants. L’impact que les pères violents ont sur la vie des enfants reste pour toute la vie de l’enfant. Il peut créer une continuation des mêmes habitudes dans la famille d’un enfant, une répétition de la violence qui peut rester pendant plusieurs générations.  


Œuvres Citées
Benguigui, Yamina. Interview. Août, 2009.
« Effet de la violence sur les enfants. » Santé et services sociaux. Territoires du Nord-Ouest, 2 Juin 2009. Web. 1 Mars. 2010.
Laacher, Smaïn. Interview par Golding. 27 Avril, 2009.
Nini, Soraya. Ils disent que je suis une beurette. Fixot, 1993.
Saveau, Patrick. "Inch'Allah Dimanche ou une masculinité fragile."


1 comment:

  1. I think I'm taking the same classes as you are! With Marianne?

    ReplyDelete